Shino était allongé sur le sol de sa cellule, les mains jointes et relevées derrière sa nuque, il fixait le plafond d'un air rêveur et profondément ennuyé. Il n'était pas ici depuis bien longtemps et franchement... à part resté enfermé dans cet endroit sinistre à s'ennuyer à mourir il ne lui était rien arrivé de... distrayant. Enfin il ne s'attendait pas à un petit spectacle ou un match organisé pour le faire passer le temps évidemment... c'était pas dans les options de ce genre d'établissement. Non dans le mot "distrayant", il voulait parler d'un peu d'animation du genre une petite bagarre dans laquelle, évidemment, il ne ferait pas parti. C'était pas son genre de se battre comme un chiffonnier avec les autres. Il pouvait imaginer des tas d'autres choses encore qui pourrait rompre ce silence pesant. Il avait une furieuse envie de marcher un peu et de s'occuper.
Shino suivit pour la centième fois des yeux une petite fissure peu profonde qui zigzaguait sur le plafond, puis il laissa échapper un profond soupir et se redressa avec une grimace. Waouh... même ses muscles commençaient à rouiller. A son âge... manquerait plus que ça.

Il étira longuement ses bras vers le ciel, puis ses jambes avant de s'avancer vers la porte de sa cellule pour prendre les barreaux gelés entre ses mains. Il jeta un regard dans le couloir sombre qui passait entre les cellules et aperçut un gardien non loin. Il fit une moue et l'ignora, posant son front contre les barreaux et fermant les yeux. Dieu qu'il s'ennuyait...
Il soupira de nouveau bruyamment et le Gardien se tourna vers lui en ricanant et en s'approchant légèrement pour lui lancer d'un ton moqueur :

- Alors gamin, on trouve le temps long ?

Shino serra les dents et tourna lentement son regard bleu et glacial en direction de l'énergumène. Il l'observa rapidement puis lui répondit d'un ton cassant :

- Omae, teiki ? (Hé toi, ça te pose un problème ?)

Quand Shino parlait japonais... c'était qu'il était de méchante humeur. Le gardien fit une grimace et regarda notre prisonnier avec dédain.

- Je sais pas ce que tu baragouines dans ta barbe mais je te conseil de pas trop me regarder comme ça. Baisse les yeux.

Baisser les yeux ? Se soumettre ? Et puis quoi encore !! Mais évidemment notre jeune asiatique n'avait pas le choix, et il le savait. Il émit un petit grognement de protestation et referma les yeux en haussant les épaules. Le gardien ricana :

- Bien, en voilà un p'ti gars obéissent. Etonnant je pensais que les japonais étaient des irrespectueux bornés et insolents. Je sais même pas pourquoi je te parle d'ailleurs... tu comprends sans doute rien à ce que je te raconte.

- Les Japonais peuvent être très respectueux et polis quand on ne leur cherche pas des poux. Dîtes ça vous embêterait de m'accompagner à la bibliothèque ?

Répliqua notre jeune homme avec un sourire amusé. Le gardien se gratta le crâne en arborant une moue. Il hésita puis soupira et sortit un trousseau de clef et des menottes. Shino recula d'un pas et la porte s'ouvrit. Il tendit alors docilement les mains pour que le gardien lui attache les poignets et le pousse hors de la cellule.
Sans un mot, le jeune asiatique marcha jusqu'à la bibliothèque. Là, le gardien lui enleva les menottes et le laissa au soin d'un autre gardien chargé de surveiller la pièce. Shino se massa les poignets puis se dirigea vers une étagère, prit un bouquin, et s'installa par terre contre un mur pour lire tranquillement un roman policier...

Benjamin entra dans la bibliothèque, troublant une seconde le silence qui y régnait, des test se tournèrent et des murmures se firent entendre, ceux qui le connaissaient de vue s'empressaient de dire aux autres de quelle personne importante et cruelle il s'agissait. Sa réputation commençait peu à peu à faire le tour de la prison. à dire vrai cela lui plaisait, il aimait inspirer la peur, c'était plus facile pour faire pression ensuite. Il lança son regard noir t froid sur chaque personne présente, son charisme s'imposait et ne faisait aucun doute. Mr.Tyser avança lentement et silencieusement et se mit à chercher un livre dans les rayons. Il alla d'étagères en étagères ne sachant guère quel choix prendre, il était venu lire un petit peu pour se changer les idées, mais à dire vrai il était venu en sachant bien qu'il trouverait quelque chose de plus intéressant à faire.

Il jeta alors son regard et sa curiosité sur Shino, il le reconnaissait, il avait vu sa photo, il connaissait son nom et avait déjà épluché son dossier. Il esquissa un sourire, rien de plus facile que de dominer mentalement une personne dont vous connaissez tout, ou du moins le principal. En tout cas, il avait bien envie de le tester pour voir, en plus il était détaché, ce sera d'autant plus intéressant. Il alla vers une étagère bien particulière d'un pas vif et prit un livre intitulé "torture et inquisition". Puis il alla tranquillement s'assoir à la même table que Shino sur la chaise juste en face de la sienne et ouvrit son livre en mettant le titre bien en évidence et en toussotant pour attirer l'attention du prisonnier.

Il lut tranquillement son livre, un livre assez intéressant, à la base il l'avait prit pour intimider mais son contenu restait néanmoins tout à fait passionnant, et il y trouvait là de bonnes méthodes pour torturer des prisonniers. Cette idée lui plaisait. Il leva les yeux de son livre et regarda sur le mur pour y voir un panneau interdisant de fumer. Il esquissa un sourire, il ne se rappelait pas avoir accepter ça. Peu importe, il s'en fichait, après tout il était le directeur ici. il sortit un cigare et l'alluma, bien sur personne ne broncha, les gardes savaient à qui ils avaient à faire. Il se délecta du doux nectar de son tabac et cracha la fumée au visage de Shino, et fit alors d'un ton sec:

- La fumée ne te dérange pas cafard?

Il avait pris soin de na pas se présenter, parfois c'était tout aussi amusant de surprendre le prisonnier sur son rôle réel, bien que le fait qu'il fume en ce lieu sans représailles, soit un indice conséquent, comme ça il verrait si il a minimum de sen de la déduction aussi. Il reprit tranquillement sa lecture, alors qu'il parcourait les lignes il décida qu'il allait le provoquer, voir jusqu'où allaient sa colère et sa peur. C'était un petit test qu'il aimait bien faire sur les prisonniers. Il fit mine de lire, bien qu'en fait il lisait vraiment et relevait des passages intéressants, et fit alors d'un ton calme et monotone, ton de voix qu'il avait toujours et qui ne changeait pas quelque soit la situation:

- Tu sais, je me demandes combien de personnes auraient le cran pour subir une seule des tortures de ce bouquin sans broncher. C'est face à la douleur et à la peur, qu'on voit tout de suite ceux qui sortent vraiment du lot, ceux qui n'ont pas que de belles paroles, mais aussi le courage de surmonter chaque épreuve. Bien que dans ce cas, ce caractère est bien futile, vu qu'en entrant ici, chaque vermine dans ton genre doit abandonner tout espoir ...

Shino n’avait jamais détesté lire. Mais disons qu’il n’avait jamais trouvé le temps ou les moyens pour se mettre à la lecture. Mais il fallait avouer que ça faisait passer le temps et vous faisait un peu oublier vos soucis extérieur pour vous pencher sur les soucis des autres par exemple, ou dans une aventure pseudo réaliste ou romanesque. Ça par contre le romanesque ça le faisait vomir enfin bon.
Il avait opté pour un roman policier qui racontait l’histoire d’un ancien dealer convertit en flic. Bah tien… quelle idée stupide ! Plutôt faire le contraire c’était bien plus amusant ! En tout cas notre jeune asiatique s’était laissé plongé dans cette histoire sans faire attention à ce qui se passait autour de lui.
Quand l’homme entra, un silence mêlé à quelque chuchotements s’installé dans la bibliothèque. Shino ne s’en rendit même pas compte et continuait sa lecture. Pourtant ce genre de silence bizarre le gênait souvent. Mais là… il était un peu ailleurs. Plongé dans son roman, donc, mais également dans quelques autres pensées personnelles.

Le directeur, car c’était lui mais Shino l’ignorait totalement, commença à parcourir les rayons de la bibliothèque à la recherche d’un livre jusqu’à ce qu’il aperçoive notre jeune lecteur à sa table déjà en train de décrypter ses pages. Il ne lisait pas bien vite mais au moins il comprenait tout. Entre parler, comprendre et lire cette langue qui n’était pas celle de ses origines c’était différent. Mais il y arrivait un peu. Assez pour lire ce genre de chose en toux cas. C’était suffisant;
L’homme attrapa un livre dans un rayon et s’approcha de la table pour s’y installer à son tour. Alors seulement, Shino se rendit compte de sa présence et de l’atmosphère anxieuse qui régnait. Il leva le ne de son bouquin et par-dessus celui-ci, observa l’homme qui lui faisait face. Il avait un visage qui imposait un certain respect et un charisme impressionnant. Un type important d’ici sans aucun doute.
Il tenait dans les mains un livre intitulé « Tortures et inquisitions ». Shino arqua un sourcil. Y avait qu’un type comme ça pour lire ce genre de chose évidemment. Mais c’était loin d’impressionner notre jeune asiatique.

L’homme ne prononçait toujours pas un mot, et Shino non plus. Mais l’inconnu sortit un cigare, ‘alluma, tira une bouffée de tabac puis recracha doucement le fumée malodorante droit dans le nez du jeune homme qui esquissa une grimace dé goût et plissa le nez en se reculant légèrement. Bouark… cette odeur était affreuse ! Il supportait la cigarette mais ce genre de truc, pas du tout. Puis d’un ton sec, le propriétaire de l’ignoble tabac lui demanda si la fumée ne le dérangeait pas, l‘appelant du même coup « cafard ». Shino sentit le feu lui monter au visage. Non mais pour qui se prenait ce type ? Bon allez pas la peine de lui sauter à la gorge non plus. Shino se contenta de grincer des dents en lui jetant un regard bleu et glacial qui lui était propre. Il restait également muet histoire de ne pas lui donner le plaisir d’un réplique cinglante. Mieux valait qu’il tienne sa langue pour le moment.
L’homme commenta alors son bouquin en demandant comment quelque un pouvait subir les tortures inscrites sans broncher. Shino resta impassible, ses doigts fermement refermés sur la couverture de son livre qui criait certainement grâce. Il ajouta que c’était face à la douleur et à peur qu’on reconnaissait ceux qui sortaient du lot. Quel lot ? Celui des mauviette ? Dans ce cas il n’avait rien à prouver de coté là. Il n’en faisait certainement pas partit. Il ajouta à la fin que chaque « vermine » dans son genre devait perdre tout espoir en arrivant ici. Ah ? Quel espoir ? Shino n’avait aucun espoir ni ici ni ailleurs. Pour quoi faire ? A quoi bon ?

Notre jeune asiatique fit mine de ne pas relever le mot « vermine » qu’il avait employé. Ne pas se laisser emporté par cette provocation. Ce gars là n’attendait que ça et c’était sûrement ce qu’il savait faire de mieux, l’entraînement aidant aussi. Shino resta silencieux pendant un moment, baissant les yeux sur son livre de nouveau, ignorant totalement l’homme par la même occasion. C’était mieux que de lui casser le nez sans aucun doute. Bien que l’envie de nui manquait pas. Depuis qu’il était ici, Shino avait envie de taper tout le monde. Son humeur était médiocre…
Shino s’affala un peu plus sur sa chaise et continua de lire sans reporter un quelconque intérêt sur l’homme face à lui. On verrait bien ce que ça donnerait. Se lasserait-il ? Peu probable…

Shino ne réagissait pas. Il semblait pourtant blasé et avait fait une grimace lorsqu'il avait craché sa fumée dessus, mais il restait impassible et à fond dans son livre. Soit il était quelqu'un de parfaitement calme, soit il prenait sur lui-même pour s'éviter des problèmes. Dans les deux cas c'était un garçon intelligent. Tyser cependant détestait ce genre d'attitude, il n'aimait pas ça car il n'avait pas prétexte pour les rabaisser plus bas que terre. En tout cas la provocation ne s'arrêterait certainement pas ici. Shino manquait de chance, le directeur avait décidé de jouer avec lui, il était devenu sa proie, son divertissement et il ne le lâcherait pas avant un bon moment.

Mr.Tyser continua sa lecture et recracha avec insistance la fumée sur son voisin d'en face, sachant parfaitement que cela le dérangeait. Il se demandait bien ce qu'il allait faire de lui, puis il essaya de se rappeler les détails de son dossier, peut-être que cet homme perdrait son sang froid si il relatait le passé. Il éplucha en détail dans sa tête son dossier, né d'une catin, ayant exercé dans un gang japonais, piégé par des flics, et envoyé ici car indiscipliné, ce garçon était peut-être plus impulsif qu'il n'y paressait à bien y songer. Benjamin esquissa un léger sourire qui disparut aussitôt, puis il ferma son livre et le posa devant lui, sur la table. Il regarda le prisonnier dans le blancs des yeux, de son regard froid qui intimiderait le pire des détenus, puis il fit alors de son ton toujours aussi calme et monotone:

- Dis moi, ça fait quoi de savoir que sa mère était une putain et que l'on est responsable de la mort su seul homme que l'on respectait? Si tu n'avais pas fuit bêtement la police ne lui aurait pas tiré dessus, et tu ne porterais pas cette vilaine cicatrice.

Tyser ne dévoila pas qu'il savait tout parce qu'il était le directeur et qu'il avait accès aux dossiers, non il le laissa face à ces détails, il avait fait exprès de stipuler ce qu'il pensait être le plus ennuyeux dans son passé. Il verrai bien si ce garçon garderait son sang froid, à dire vrai il espérait que non, ainsi il pourrait lui donner une leçon, c'était un maitre de la provocation mais aussi de la souffrance qu'elle soit physique ou mentale. Le directeur ne reculait devant aucun stratagème pour faire souffrir les prisonniers, car selon lui ils le méritaient tous autant qu'ils sont, bien qu'adepte de la souffrance, rien n'était pire à ses yeux que d'ôter une vie, et il tait sincère! Pour lui tuer un prisonnier était facile, c'était le sortir de sa souffrance, le libérer, ce n'est pas ce qu'il voulait, a allait à l'encontre de l'état d'esprit de sa prison.

Il resta là à le fixer, attendant une réaction de sa part, il ne pouvait pas le voir mais Tyser avait sous la table une télécommande avec le doigt prêt à appuyer dessus. Il la tenait au cas où celui-ci se jetterai sur lui, il n'aurait qu'à vivement appuyer sur le bouton. Quelle que soit la vivacité de sa réaction il ne pourrait ainsi pas l'atteindre. Le dirigeant était un fin calculateur et savait s'exposer aux risques et s'en sortir tout à fait indemne, il valait mieux après tout vu l'endroit duquel il était le directeur ...

Rester indifférent. C'était la seule chose qui pouvait lui permettre de ne pas perdre le contrôle de lui-même. Shino était conscient qu'il se laissait aller un peu trop vite pour pas grand chose. C'était dans son caractère. Rares étaient les personnes qui avaient osé le défier. Celles qui l'avait tenté étaient toutes mortes. Malheureusement pour notre jeune homme, ici, il ne pouvait pas faire sa loi. Il devait respecter celles des autres. Sauf qu'il avait horreur de ça justement !
Donc, le seul moyen était de se concentrer sur autre chose. Le livre pour cette occasion. Ce qui ne l'empêchait pas de surveiller tout de même le type en face de lui. Ses intentions étaient loin d'être cordiales, la preuve avec cette foutue fumée de cigare que Shino répugnait et que ce gars venait de lui lâcher en plein dans la figure. Décidément tout le monde ici le provoquait ! Il n'avait rien à prouver à personne bon sang et il ne demandait rien ! Qu'on le laisse tranquille ! Mais ça ne semblait pas être le désir de cet homme là, au contraire.

Shino restait donc impassible, lui aussi plongé dans son roman lorsque soudain, l'homme recracha de nouveau de la fumée dans sa direction. Entre ses mains, les pages se froissèrent et la couverture manqua de plier tant la poigne du jeune homme était forte sur le coup de la colère. Qu'il refasse ça encore une fois et il le regretterait amèrement !! Shino ne pu s'empêcher de quitter son livre des yeux et planta son regard d'un bleu glacial dans celui presque intimidant de l'homme. Mais Shino était loin de baisser les yeux aussi facilement. L'homme prit alors la parole, demandant ce que ça faisait d'être le fils d'une putain et responsable de la mort du seul homme que l'on respectait, ajoutant que s'il n'avait pas fuit bêtement les flics il aurait évité sa mort et la cicatrice qu'il avait à l'épaule.
Shino se sentait presque trembler de rage. Il ne fallait pas qu'il perde son sang froid... ce type n'attendait que ça. Mais bon sang de quoi se mêlait-il celui-là ?! Comment savait-il tous ça ?

Shino posa sèchement son livre sur la table, perdant sa page du même coup, sans quitter l'homme des yeux. Il resta un bon moment silencieux, tentant de sa calmer et de se contrôler. Pas facile. Pas facile du tout sans compter qu'il ne supportait pas la façon dont ce gars là le regardait. Près d'une minute plus tard et quelques poussières, Shino arbora un sourire. Un sourire forcé, mais moqueur également.

- Ce que ça fait ? Pas grand chose à vrai dire.

Shino se leva soudain de sa chaise et d'un coup de la main d'une rapidité surprenante, il envoya valser le cigare de l'homme plus loin. Souriant de plus belle, ce fut à lui de le provoquer en se penchant vers lui d'un air goguenard.

- Oui ma mère était une putain. Une sacré belle putain d'ailleurs d'après ce qu'on en disait. Je suis très fière d'elle. Quand à cette fâcheuse histoire moi j'y suis pour rien. Si Otohiko est mort, c'est parce qu'un salle bâtard nous a trahi. Et j'espère qu'il crève à petit feu en prison lui aussi. Quand à ma cicatrice... elle va bien, merci.

Son sourire disparut petit à petit pour retrouver ce regard dur et glaciale face à cet homme. Peut-être resterait-il impassible également. Dans ce cas le jeu était lancé. Qui craquerait en premier ? Shino pensait connaître la réponse...

Quelle stupidité, Shino avait fait le geste de trop, le prétexte que le dirigeant attendait pour pouvoir sévir, pour lui faire du mal. Il esquissa un très léger sourire, à peine perceptible. Il ne semblait nullement avoir peur de son passé, voilà un homme qui assumait ses faits et ses malheurs. C'était plutôt rare, il ne manquait pas de cran. Le dirigeant plongea son regard froid dans celui du prisonnier, puis il ricana et appuya sur le bouton en dessous de la table, une violente décharge, puissante, traversa le corps de Shino, une décharge longue car M.Tyser se plaisait à rester appuyé sur le bouton plusieurs secondes. Il s'arrêta enfin pour éviter l'évanouissement, déjà avec une telle décharge ses muscles vont être tellement engourdis qu'il sera aussi inoffensif qu'un poussin. Le directeur se leva et alla chercher son cigare, il le ramassa, en jetant un regard froid autour de lui, à tous ceux, prisonniers ou gardiens qui le regardait avec crainte ou dégout pour ce qu'il venait d'accomplir. Le charisme de Tyser s'imposa avec facilité, le silence régnait maintenant dans la salle. Il regarda son cigare encore allumé, le tenant du bout des doigts et fit alors d'un ton neutre:

- Quelle impertinence de croire que ce genre de gestes ou de paroles puisse être permis à un déchet comme toi. Tu ne vaux guère mieux qu'un insecte ici, un insecte nuisible et laid ...

Le directeur s'avança doucement tenant maintenant fermement son cigare. Il regardait l'objet fixement. Il s'était arrêté net dans sa phrase, puis il s'approcha du prisonnier, et le prit par les cheveux alors qu'il était encore sous l'effet de la décharge. Lâche me direz vous? Tyser savait avec brio éviter les risques inutiles tout en s'exposant aux prisonniers. Bref, le tenant par sa tignasse, il le regarda dans le blanc des yeux approchant le cigare de ses yeux, le faisant danser devant ses pupilles. Puis il continua sa phrase avec lenteur:

- ... Et moi ... ce genre d'insecte nuisible ... Et laid ... Je les écrase!

Puis il lui ouvrit la bouche et éteignit le cigare sur sa langue avant de la jeter au sol, lui infligeant ainsi une vive douleur au niveau de sa bouche. Le prisonnier avait payé son geste bien cher, mais c'est ainsi qu'agissait le dirigeant, avec froideur et cruauté. Après cette longue décharge il n'avait même pas pu se défendre, et maintenant il devait souffrir le martyr. Le dirigeant fit signe à deux gardiens de venir l'attacher et le maintenir, avec la douleur le garçon ne tarderait pas à retrouver la forme à cause de la douleur, enfin si on peut appeler ça comme ça vu son état actuel. Tyser se recoiffa en sortant un peigne de sa veste pendant que les gardiens le menottaient, indifférent à la scène qu'il venait de provoquer. Il rangea son accessoire et fit signe aux gardiens de l'assoir sur sa chaise. Le directeur se rassit en face de lui. Il ressortit un cigare qu'il ralluma doucement, puis cracha à nouveau la fumée au visage de Shino. Il fit alors avec son habituel ton neutre et monotone, avec toujours autant de provocation:

- Ainsi, ta langue sortira moins d'absurdités ...

Shino s'était-il attendu à cette décharge ? Pour être honnête... non. Ca ne lui était même pas passé par l'esprit ! C'était évidemment un des problèmes de vouloir toujours tenir tête à tout le monde et dans ces cas là, comme Shino, on avait tendance à oublier certains détails... des détails très très importants de plus. Les yeux rivés dans ceux du Directeur, Shino était toujours prêt à se libérer et à défier cet homme qui ne manquerait pas de le mettre dans une rage folle.
L'homme lui répliqua qu'il était impertinent qu'un "déchet" comme lui agisse ainsi, ajoutant qu'il n'était rien d'autre ici qu'un insecte nuisible et laid. Shino fronça les sourcils et se retint d'envoyer son poing dans la figure du type. De toute manière il n'en aurait pas eu l'occasion car soudain, Shino fut parcourut d'une intolérable douleur provenant de la décharge. Mince ! Surpris et terassé par cette agression, Shino poussa un cri de douleur et crispa ses doigts sur la table. Ses jambes secouées de convulsions le portaient à peine et le jeune nippon glissa en grognant pour se laisser tomber sur le sol. La décharge s'éternisait... beaucoup trop au goût de Shino qui se sentait étouffé et assomé au fur et à mesure. Le hurlement de douleur restait coincé dans sa gorge. Si le jeune homme détestait une chose, c'était bien de montrer tout haut la souffrance qu'il éprouvait devant ses agresseurs. Alors il retenait toujours ce genre de cri stupides bien que ce ne soit jamais facile.

Finalement, la décharge cessa, laissant Shino pousser un soupire et un gémissement de satisfaction et de soulagement. Il grimaça, sentant tous ses muscles comme paralysés par la douleur. Il tenta de bouger mais ses membres semblaient ne plus lui répondre. Etendu sur le sol, il tentait avec peine de retrouver un souffle normal.
Il sentit alors l'homme s'approcher de lui et celui-ci l'agrippa par les cheveux. Shino serra la mâchoire en grimaçant et grognant légèrement et fusillant le type de son regard gacial. Ceux-ci appercurent également le cigare que le directeur faisait danser devant eux avant qu'il annonce que les insectes nuisibles et laid, il les écrasait.
Loin de hurler de terreur face à cette phrase, Shino se contenta de lui lancer un regard noir avant qu'il ne lui ouvre de force la bouche. Shino gémit et tenta de se débattre mais cela lui fut imposible. Il sentit alors soudain, non seulement la goût amer et détestable du tabac sur sa langue, mais également une douleur cuisante lui brûler celle-ci. Cette fois-ci, ouvrant grands les yeux sous la douleur, il poussa un cri de souffrance et tenta de gesticuler.
Il fut jeté au sol dédeigneusement. Shino toussa et cracha en respirant bruyament tout en grognant de douleur également.

Des hommes l'agrippèrent mais Shino tenta à peine de se débarasser de ces deux gardiens qui lui menotèrent les mains en lui arrachant presque les bras. Shino toussait toujours lorsqu'on le fit assoire de force sur sa chaise. Le Directeur s'assied de nouveau face à lui, un nouveau cigare allumé entre ses lèvres, et recracha de nouveau l'immonde fumée nauséabonde vers lui. Shino détourna la tête avec un air de dégoût et essaya également d'ignorer la souffrance cuisante de sa bouche. Il annonça ensuite que sa langue sortirait moins d'abosurdité.
Shino enrageait. On l'avait rarement autant ofensé et provoqué jusqu'à ce jour et ce type allait beaucoup trop loin ! Mais la plus grosse déception était de savoir qu'il aurait beaucoup de mal à se vanger...
Shino releva les yeux pour regarder l'homme avec un regard plus que jamais meurtrier à son égard. On pouvait presque y voir des flammes de rage danser dans ses yeux. Se fichant alors royalement de recevoir une nouvelle punition de ce genre, car il était aveuglé par la colère, Shino cracha au visage de l'homme. Il aimait bien faire ça. Tout ceux qu'il répugnait il ne se gênait pas pour leur faire savoir ainsi...

Shino avait des yeux emplis de haine et de rage à l'égard du dirigeant, fièrement installé juste devant lui, fumant son cigare dont il savourait le goût. Mr.Tyser aimait provoquer et rabaisser ensuite plus bas que terre, pour prouver sa supériorité, pour faire comprendre aux prisonniers qu'ils n'étaient que peu de chose maintenant. Seulement, ce prisonnier là ne l'entendais vraiment pas de cette oreille. Alors qu'il venait de vivement se faire maltraiter il osa cracher au visage du directeur. La première réaction ne vint pas de lui, l'un des deux gardes sortit sa matraque et le frappa de trois violents coups sur le crane en criant:

- Sale petite merde! Je vais t'apprendre à cracher sur Mr.Tyser!

Le directeur au bout de ce troisième coup fit un geste de la main pour qu'il s'arrête. Le Gardien s'exécuta. Le dirigeant sortit un mouchoir de sa poche et s'essuya le visage puis il jeta le mouchoir à la poubelle avant de reprendre une bouffée de son cigare. Malgré le geste du prisonnier il gardait toute sa froideur et son charisme. Comme si rien ne pouvait le faire vaciller. En réalité, sa plus grande faiblesse, la mort de son frère, était devenue sa plus grande force avec le temps. C'est la vengeance qui le rendait si puissant, si ferme, si cruel. Mais cette vengeance l'avait consumé de l'intérieur, il avait renoncé à ressentir tout sentiment, il avait renoncé à toute morale, il avait renoncé à toute humanité ... Il n'était plus que Mr.Tyser, un monstre de sadisme et de sang froid, le pire individu sur lequel les détenus pouvaient tomber. Benjamin jeta son regard froid sur Shino, puis il fit signe à un gardien de venir, il tendit la main et celui-ci lui donna un couteau. Puis le dirigeant se leva. Il alla derrière Shino, maintenu par les deux gardiens, bien qu'il ne soit pas vraiment en état de se défendre. Puis le dirigeant fit au gardien qui l'avait matraqué tout à l'heure:

- Même dans la violence physique, il faut maintenir une certaine grâce, un aspect de jeu, et un profond plaisir. Vos gestes étaient violents, mais dénué de tout ça. Prenez sa main et mettez la sur la table.

- O ... Oui monsieur ...

Le gardien pensait au fond de lui même que le dirigeant était quelqu'un de terriblement sadique, peut-être même dérangé dans un certain sens. Il prit la main du détenu et la posa sur la table comme il le lui avait demandé, puis Mr.Tyser posa le couteau entre deux doigts et le fit doucement naviguer entre chaque doigts, avec lenteur. Comme pour le taquiner, comme pour lui montrer ce qu'il allait faire. Il garda son calme et alors qu'il était proche de lui il chuchota à son oreille:

- La dernière fois que j'ai joué à ce jeu, j'ai tenu 9 secondes, je ne suis pas très doué, voyons si je peux faire mieux aujourd'hui.

Puis il fit aller le couteau entre chaque doigt à une vitesse impressionnante, sans toucher de doigts, cela dura une dizaine de seconde, une dizaine de secondes pleine de stress, de pression. Si le prisonnier bougeait, sa main allait prendre, c'était sur, puis de toute façon le gardien maintenait cette main. Ce qui était terrible c'est qu'on savait bien où cela aller mener, qu'on savait bien ce qui allait arriver, mais ce petit jeu faisait durer le plaisir du dirigeant et la peur chez le détenu. Le gardien avait compris où le directeur voulait en venir dans son discours de tout à l'heure. Au bout de ces dix secondes, le couteau se planta violemment dans l'index du prisonnier.

Evidemment son geste fut une erreur, il le savait d'avance, pas besoin d'être très perspicace pour ça. Néanmoins, ça faisait du bien. C'était peut-être inutile et stupide, mais ça lui faisait du bien. C'est alors que le gardien piqua une crise en lui assenant trois coup de sa matraque sur la tête. Shino ne chercha pas à l'arrêter. D'une part parce qu'il ne le pouvait pas, et d'autre part parce qu'il se fichait bien de ce gardien de malheur qui s'excitait tout seul. Pourtant, les coups n'étaient pas sans résultat et Shino sentit un filet de sang couler au coin de sa lèvre. L'imbécile ! Il détestait être impuissant dans ce genre de situation, lui qui avait généralement toujours le dessus. Il devrait apprendre... ça prendrait du temps sûrement... beaucoup de temps. Car il n'avait pas du tout l'intention de se laisser faire par ces types là !
Le directeur arrêta alors le geste du gardien au bout de la troisième fois ou Shino grimaçait de douleur, à moitié assommé mais bien réveillé tout de même avec une furieuse envie de meurtre...
L'homme fit signe à un gardien et celui-ci lui donna un couteau. Shino posa son regard sur l'arme tranchante et son regard glacial se fit plus perçant. Qu'est-ce qu'il avait dans la tête celui-là ? L'égorger ? Se serait bien sa veine... remarque au moins tout serait terminé, il n'attendait plus grand chose de sa vie et pourtant il n'avait rien de suicidaire. Si Shino devait mourir, se serait en silence face à son bourreau avec un regard glacial en retour et point final. Il ne chercherait même pas à l'en dissuader puisque de toute manière il savait d'avance que c'était inutile. Mais apparemment le directeur ne semblait pas vouloir s'en débarrasser sans d'abord lui prouver de nouveau qu'il était fou et complètement sadique.

Il expliqua d'abord au gardien qu'un acte de violence devait garder une certaine grâce. Pff... qu'est-ce qu'il racontait ? Remarque si ça pouvait dissuader ce gros lard de le cogner comme un bourrin sur la tête c'était pas fait pour l'en déplaire, même si ses mots n'allaient pas dans ce sens. Il ordonna alors au garde de lui prendre sa main et de la mettre sur la table. Shino jeta un regard, cette fois-ci dénuée de toute expression, et ne tenta pratiquement aucune résistance alors que le garde posait sa main à plat sur le meuble. Shino fixa alors sa main en attendant de voir ce que l'homme avait dans la tête. Ca ne présageait rien de bon... Le directeur fit alors balader la lame du couteau entre les doigts du jeune nippon qui suivait l'arme des yeux sans paraître éprouver de crainte. Pourtant, il retenait légèrement sa respiration, perplexe de comprendre ce qu'il allait faire. Shino entendit ensuite l'homme dire à son oreille que la dernière fois qu'il avait joué à ce jeu, il avait tenu 9 secondes et désirait savoir s'il tiendrait plus longtemps cette fois-ci. Shino ne prononça pas un mot et ne lui lança pas un regard, les yeux rivés sur sa main. L'homme commença alors son manège. Shino se crispa soudain, une lueur d'anxiété passa dans ses yeux tandis que le couteau passait rapidement d'un point à un autre.

Shino avait totalement cessé de respirer. Il fixait sa main comme s'il pouvait du simple regard éviter le malheureux accident qui ne tarderait pas à arriver. Effectivement, au bout de quelques secondes, le couteau se planta subitement dans son index. Surpris, Shino n'eut même pas l'occasion de pousser un cri ni de ressentir immédiatement la douleur. Celle-ci vint plus tard, alors que le sang s'écoulait sur la table. Il serra alors les dents à s'en éclater la mâchoire. Il gémit seulement, d'un gémissement presque imperceptible, puis respira bruyamment pour reprendre de l'air. Il fit alors une remarque d'une voix rauque :

- Vous êtes... mauvais à ce jeu. J'aurais tenu plus de temps...

Il ne trouvait rien d'autre à dire que ça alors qu'il souffrait plus qu'il ne le montrait. Comme d'habitude d'ailleurs. Il fixait toujours son doigt sans ajouter autre chose, défiant la douleur. Il se tourna ensuite vers le visage de l'homme avec un sourire sarcastique.

- Vous pouvez faire mieux.

Il était un peu fou non ? Il l'incitait carrément à recommencer ? Ce n'était qu'un défi et la fierté qu'il désirait garder. Ou plutôt ce qui lui en restait. En tout cas il n'allait faire le plaisir à ce type de hurler de douleur et à se prosterner à ses pieds pour le supplier. Jamais. Plutôt perdre tous ses doigts... !

Tyser constata avec satisfaction que le regard du jeune homme n'avait pas quitté le couteau pendant le petit jeu. Des yeux qui le suivaient comme pour essayer d'empêcher l'irréparable. N'importe quel humain aurait agit de la sorte, aurait ressenti au moins le peu d'angoisse que l'on ressent quand on sait que l'on va ressentir une forte douleur. Même si c'était une faiblesse dérisoire, c'en était une, même si cette peur a été de courte de durée, elle a été présente, et c'est ce qu'il voulait. Le détenu après avoir reçu le coup le provoqua à nouveau, comme pour dire qu'il n'avait pas eu peur. Certes à présent il n'avait surement pas peur, mais il tenait à sa vie d'une manière ou d'une autre, il avait eu cette lueur de crainte dans e ses yeux durant le jeu. Cela n'avait pas échappé au dirigeant.

Le directeur esquissa un sourire il alla se rassoir et essuya le sang sur le couteau avec un mouchoir en tissu, avec beaucoup de soin. Puis il le donna à un des gardiens qui n'était pas encore intervenu. Il le fixa un moment, avec un léger sourire sur le visage, il plongeait son regard de glace dans le sien, comme si il sondait son âme. Il fit alors de son habituel ton calme et monotone:

- Tu es le genre de jouet qui ne demande qu'à se qu'on s'occupe de lui, tu aimes attirer l'attention. Tu aimerais bien que l'on continue ce petit jeu encore un moment. Tu m'en vois flatté mais je suis un homme très occupé et je te l'ai déjà dit, pour moi tu ne vaux strictement rien. Alors arrête de faire comme si t'allais adoré ce que je pourrais te faire.

Il fit une pause. Il était toujours aussi calme, il prit un peigne dans sa veste et se recoiffa, puis prit une nouvelle bouffée de son cigare. Il prenait soin de son apparence, oui. Puis il continua alors son discours, toujours sur le même ton:

- Qu'est-ce que tu crois? Que parce que tu es un assassin tu es exempté de toute peur? Tu te trompes lourdement, j'ai vu cette lueur, cette étincelle de crainte dans tes yeux quand je faisait joujou avec le couteau. Tous les hommes on peur, sans exception. Et ma spécialité c'est de trouver les peurs d'ordure dans ton genre pour en faire mes jouets. Car tu peux me croire, qu'un jour viendra, tu auras tellement peur que tu ne voudras plus jamais que je continue de jouer avec toi, et ce jour là, je recommencerai le jeu inlassablement ...

Il se leva en prenant une nouvelle bouffée de son cigare et s'adressa alors cette fois-ci aux deux gardiens:

- Ramenez le à sa cellule, aucun soin ne doit lui être administré pour ses blessures, si jamais j'apprends qu'il a été soigné, je ne le tolèrerai pas! Je retournez dans mes quartiers, quand à vous, exécution!

Les gardiens acquiescèrent emmenant le détenu jusqu'à sa cellule, Tyser prit la direction opposée en tournant le dos, sans se soucier plus que ça de ce que pourrait encore dire ou faire le prisonnier. Maintenant Shino savait à qui il avait à faire. Maintenant, les gardiens et les détenus de la bibliothèque n'ayant pas encore vu le directeur à l'œuvre savait donc à quel point sa réputation n'était pas une blague. Le directeur disparut dans les couloirs, et à présent Shino pouvait se vanter d'avoir attirer un bref instant les foudres du dirigeant ...

[Fin du sujet pour moi]